Le Joker n'aura pas servi à maintenir la fête...
Pour la première fois depuis plus de soixante ans, le carnaval de Nantes, deuxième en France après celui de Nice, n'aura pas lieu à la mi-carème alors que les carnavaliers passionnés ont travaillé jusqu'au bout pour tenter de faire vivre leur rêve.
C'est pour la mi-carème, dimanche, que les chats bottés, les gobelins, ces gnomes grimaçants et les princesses aux poitrines opulentes devaient parcourir la ville pour le traditionnel défilé. L'annulation est tombée mardi, à cinq jours de l'événement. Pas de carnaval à la mi-carême mais peut-être un report. On ne sait pas encore quand. Et une ambiance de plomb.
Guerre de tranchées
Trois mois d'une guerre de tranchées administrative entre la mairie de Nantes et le comité des fêtes jusque-là aux manettes auront eu raison de la bulle d'insouciance des carnavaliers, un drôle de petit peuple qui rassemble, pêle-mêle, adolescents et retraités, fonctionnaires, ouvriers, cadres... Beaucoup y passent tout leur temps libre, seuls ou en famille, suivant une tradition souvent familiale, dès leur plus jeune âge.
En début d'année, la mairie de Nantes a voulu apurer un déficit en remplaçant le comité des fêtes, en place depuis 1947, par une autre structure, adhoc et sans passif. C'était sans compter sur la dimension hautement affective d'une activité bénévole essentiellement motivée par la passion.
Chacun campe sur ses positions
Sur douze associations de carnavaliers, les chevilles ouvrières de l'évènement, quatre seulement ont accepté le changement. Et chacun a campé sur ses positions, sûr de son bon droit. Comme dans les guerres picrocholines de Rabelais, qui inspirent souvent les carnavals.
Dans un hangar du nord de Nantes, à l'heure de l'annonce, ils sont nombreux encore à peindre, coller, scier, tailler les monstres ou les créatures de rêves du défilé 2011, dédié aux contes et légendes. Groggy par l'annonce du report ils ne veulent pas abandonner leurs créatures, sauf un ou deux, rares, pour qui "s'il y a report, il n'y a pas de carnaval".
Source : 'le télégramme'
Le roi est mort
souhaitons que nous puissions encore dire : Vive le roi... carnaval